Prix public : 23,40 €
Ce livre veut rendre compte de l'art figuratif égyptien depuis la préhistoire (vers 4500 av. J.-C.) jusqu'à l'an 1000, c'est-à-dire durant la période proprement pharaonique de l'Egypte ancienne. Dans une première partie, la signification profonde et les principes permanents de l'art figuratif sont exposés. L'art égyptien est un art intellectuel qui sollicite les sens et la raison; il est le fruit d'une réflexion profonde sur les formes de l'univers qu'il veut rendre accessibles, sans masques spatiaux ou temporels, compréhensibles donc dans leur totalité et leur durée; un art aussi d'impressions ressenties et transmises grâce à un jeu de lignes et de volumes savamment composés, pour lequel la sensibilité de l'artiste peut librement s'exprimer sans contraintes véritables. Les grands principes de l'art égyptien sont le fruit d'une conception métaphysique de la représentation figurée: statues, bas-reliefs et peintures ne sont pas objets à contempler, dans un souvenir figé, mais constituent autant de " corps de rechange " pouvant recevoir les éléments immatériels de l'être défunt, lui permettant ainsi de revivre véritablement dans les attitudes et les scènes qu'il aimait durant son temps de vie; l'art figuratif, offrant ainsi aux hommes une garantie de vie éternelle délibérément choisie, atteint en Egypte sa signification la plus haute, suivant l'instinct le plus profond du génie égyptien. Dans une seconde partie, les éléments évolutifs de cet art, grand témoin de la vie, sont étudiés; l'art égyptien ne fut jamais un art figé, stéréotypé. Rapports de l'art et de l'histoire: chaque " temps " politique présente un style particulier, reflétant souvent les changements intervenus dans la vie même du royaume; les thèmes aussi évoluent en fonction de l'histoire. Rapports de l'art et de la foi: le bestiaire divin est étudié avec précision, témoignant notamment de l'habileté qu'avaient les Egyptiens pour associer formes humaines et animales en une même entité signifiante. La place de l'artiste dans la société est importante. Par la grâce de cet art intellectuel, par le charme d'une esthétique particulière, la vieille Egypte, en dépit du temps et des millénaires, demeure immortelle, ainsi que l'avaient voulu les artistes d'autrefois. Claire Lalouette est ancien membre scientifique de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire et professeur émérite à la Sorbonne.