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Est-il possible, près de trente ans après sa parution, les archives étant désormais accessibles, de transformer un récit historique, riche de témoignages nouveaux et de documents inédits, en un livre d'histoire? Telle est la question posée par la réédition abondamment remaniée et enrichie de La République des Illusions (1945-1951). Le premier tome de cette monumentale histoire de la IVe République commence lorsque, dans ce pays ruiné, exsangue, mais animé d'une rare vitalité qu'est la France de 1945, deux forces s'affrontent, le général de Gaulle et le parti communiste. C'est autour d'eux que la vie du pays se détermine. Nul n'aurait alors imaginé qu'en moins de deux années de Gaulle aurait quitté le pouvoir et que les communistes auraient été éliminés du gouvernement. Sur ces événements, comme sur tous ceux qui marquent ces années souvent dramatiques, La République des Illusions fait le point et apporte des éclairages inattendus. C'est une invraisemblable époque où les drames, les intrigues se succèdent. Des scandales politico-policiers éclaboussent les dignitaires du régime: l'affaire des vins met en cause un chef d'Etat, l'affaire des généraux incrimine le chef d'état-major général des armées. La France vit à l'heure de la cassure du monde en deux blocs. C'est le temps du rideau de fer entre Moscou et Washington, de la guerre froide qui menace de dégénérer en troisième conflit mondial. La France connaît en 1947 et 1948 des grèves d'une violence aujourd'hui inimaginable. Etait-elle à la veille d'un coup de force communiste? Certains l'ont pensé. Avaient-ils raison? A travers les crises mondiales, l'instabilité ministérielle, la IVe République accomplissait cependant une oeuvre considérable. La France se modernisait, elle jetait les bases de la construction européenne, une initiative française. En 1951, avec la fin de la première législature de la IVe République, c'en est fini des illusions qui avaient accompagné l'immédiat après-guerre. Le régime doit affronter la réalité: le problème de la décolonisation qui devait précipiter, sept ans plus tard, sa chute.