Prix public : 17,00 €
Ecrites entre 1980 et 1986, les six nouvelles posthumes qui constituent le Luth et les cicatrices (augmentées ici d'un texte laissé sans titre par l'auteur, " A et B ") ont été retrouvées puis rassemblées à partir des manuscrits inédits de Danilo Kis . Tels la nouvelle-titre (unique récit belgradois dans l'oeuvre de Kis), certains de ces textes sont autobiographiques. D'autres se sont attachés à ressusciter en protagonistes romanesques des célébrités choisies de la littérature centre-européenne; ainsi nous faut-il identifier, plus ou moins distinctement au gré d'intrigues imaginaires ou historiquement attestées, les figures d'Odön von Horvarth et d'Endre Ady (" L'apatride "), d'Ivo Andric, prix Nobel yougoslave (" La dette "), ou bien encore de Piotr Rawicz. Sur fond délibéré de régimes oppresseurs et d'exils politiques slaves, sur fond également de destins tragiques, du souvenir, on retrouvera comme conjonction essentielle de toutes ces nouvelles le thème littéraire privilégié entre tous de la mort et l'écriture: la mort comme coïncidence allégorique ou comme acte volontaire symbolique selon les cas, et l'écriture comme sa conjuration absolue et imprenable, l'écriture comme seule survivance possible. Danilo Kis (1935-1989), écrivain yougoslave, a passé les dix dernières années de sa vie à Paris. Styliste remarquable, il aborde dans son oeuvre, tantôt par le biais de l'autobiographie, tantôt dans ses récits de " fiction document ", les grands thèmes de ce siècle, en particulier l'oppression totalitaire, tant dans le nazisme que dans le communisme. Il a reçu en 1980 le Grand Aigle d'Or de la ville de Nice. Parmi ses oeuvres, citons: Un tombeau pour Boris Davidovitch; Sablier; Jardin, cendre; Chagrins précoces; Encyclopédie des morts; la Mansarde; Homo poeticus; la Leçon d'anatomie; le Résidu amer de l'expérience.