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Le Consulat commence le 11 novembre 1799, au matin du troisième jour du coup d’Etat de Brumaire. Il s’achève le 18 mai 1804, avec la proclamation de l’Empire. Entre ces deux dates, quelle œuvre accomplie sous la conduite de Bonaparte ! De la réconciliation nationale à la paix intérieure, du Code civil au franc Germinal, de la réforme administrative et judiciaire au rétablissement de l’influence diplomatique de la France en Europe, du Concordat aux dizaines de lois votées au pas de charge, la Révolution fut canalisée. Ecrasé par la perspective déformante de l’épisode napoléonien pris à rebours, le Consulat a pu sembler parfois n’être qu’un hors-d’œuvre, une mise en jambe avant les chevauchées de l’Empire. Comme si tout s’était enchaîné avec logique. Comme si Napoléon avait naturellement percé sous Bonaparte. En réalité, la montée de Napoléon vers le pouvoir personnel se fit par étapes et crises successives, parfois ponctuées de petits « coups d’Etat » intermédiaires avant la grande manœuvre qui engendra la transformation finale du régime. Les efforts de l’équipe consulaire pour repousser les tentatives royalistes ou jacobines et juguler une forte opposition parlementaire, les risques de renversement courus par le gouvernement à quelques moments chauds de même que les rivalités de « courants » en son sein sont autant de chapitres que l’on ne peut ignorer lorsqu’on entreprend l’analyse des événements des années 1800 - 1804. Au demeurant, en même temps qu’ils attestent de la virtu du Prince, ils valorisent l’œuvre du Grand Consulat : tandis qu’il réformait d’arrache-pied, il dut encore lutter contre des ennemis décidés, savoir s’appuyer sur ces offensives pour adapter sa course et, bien souvent, avouer sa soumission totale aux événements. Thierry Lentz est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le Consulat et l’Empire : La Moselle et Napoléon (1986), Roederer (1990), Savary, le séide de Napoléon (1993), Le 18-Brumaire (1997, grand prix de la fondation Napoléon 1997), Napoléon, « Mon ambition était grande »(Gallimard, 1998). On lui doit également un Napoléon III (« Que sais-je ? », 1995). Il a collaboré au Dictionnaire du Second Empire et au Dictionnaire Napoléon (Fayard). Universitaire, il a enseigné à l’université de Nancy-II. Il conserve un enseignement au CELSA (Paris-IV-Sorbonne).