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Emancipation des femmes, liberté sexuelle, contraception : les libertés que revendique Simone de Beauvoir en 1949, dans Le Deuxième Sexe, paraissent bien scandaleuses. En ces années de guerre froide, chaque camp se veut le défenseur de la morale et de la famille. L'égalité des hommes et des femmes a certes fait un grand pas au lendemain de la guerre, mais elle s'efface devant le rôle de la mère, dans les textes de loi comme dans les esprits. Les féministes font bien pâle figure face aux dynamiques associations de femmes catholiques qui se mobilisent pour le retour de la femme au foyer, ou aux communistes qui s'opposent à la contraception. Une nouvelle génération de femmes commence cependant à s'interroger sur les possiblités de cumuler vie familiale et vie professionnelle, sous l'égide d'une poignée de personnalités. Cette mouvance associative surgit sur la scène publique au milieu des années 1950, lorsque le Planning mène une vigoureuse bataille pour la contraception. Peu à peu, les idées du Deuxième Sexe font leur chemin. "Nous sommes enfin sorties du Moyen Age (?)", s'exclame bientôt Clara Malraux. La femme est "démystifiée" par Betty Friedan. Mais, selon d'autres, elle reste la "dernière esclave". Il faut attendre 1970 pour que les militantes du MLF mènent de nouveaux combats pour la libérer. Sylvie Chaperon, maître de conférences à l'université de Toulouse Le Mirail, est spécialiste des mouvements de femmes d'après-guerre. Elle a notamment codirigé avec Christine Delphy le colloque international consacré au cinquantenaire du Deuxième Sexe.