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« Le " harcèlement moral ", avant d'être un délit et un " sujet de société ", a été longtemps occulté et nié. Les spécialistes de la souffrance au travail, sociologues, psychiatres et médecins du travail en ont repéré les effets bien avant les médias et s'en sont inquiétés plusieurs années avant que la Chose soit nommée. Devant l'afflux de témoignages et la récurrence du phénomène en Une des journaux et à la télévision, il devenait intéressant d'aller y voir de plus près. De tenter un état des lieux. De vérifier " sur le terrain ". C'est ce que j'ai voulu faire, sans prétendre à une vision exhaustive d'un sujet qui se prête à de multiples interrogations et commentaires. J'ai rencontré les anonymes sur le front du harcèlement moral au travail : victimes, médecins, syndicalistes, avocats, bénévoles d'associations de soutien aux harcelés. Je les ai interrogés sur leur vision personnelle de cette épidémie étrange qui frappe tout autour de nous, et les ai questionnés à propos de l'évolution de leur regard sur une Chose qu'ils ne comprenaient pas avant de la subir eux-mêmes ou d'y être confrontés. Les harcelés n'auraient jamais imaginé pouvoir être bouleversés et déstabilisés par... Mais par quoi, au fait ? Là est la question, à laquelle les spécialistes ont déjà répondu. Pourtant, leurs analyses, le commun des salariés les ignore. M.M. » Marie Muller fait le point sur la souffrance d'une France épuisée qui se « soigne » à coups d'antidépresseurs et veut comprendre l'étrange mal qui l'obsède. Et tente de répondre à l'énigme sociale du harcèlement moral en dégageant les origines économiques, politiques et psychanalytiques de nouvelles méthodes de management qu'on peut considérer, aujourd'hui, comme l'expression au quotidien d'un fascisme soft. Marie Muller est journaliste indépendante. Après une quinzaine d'années de grandes enquêtes de société et de reportages en France et dans le monde pour Le Nouvel Observateur, elle publie actuellement dans divers titres de la presse magazine.