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Vers quoi nous mènent les bouleversements en cours au sein de la famille ? Le contexte de cette interrogation est bien connu : on se marie de moins en moins, le taux de divorce augmente, les familles éclatent et se recomposent. Et si la filiation résiste lorsque les alliances se défont, puisque les parents gardent autorité et responsabilité sur leurs enfants quand bien même ceux-ci vivent au sein d’une famille recomposée, la revendication du mariage gay (et lesbien) et du droit à l’adoption par les couples homosexuels modifie complètement la donne. Pour comprendre ce qui nous arrive et nous attend, Maurice Godelier a décidé de rouvrir l’ensemble du dossier de la parenté, en brassant une matière qui engage l’ensemble des sociétés connues, à travers l’étude de l’expérience accumulée par l’humanité en matières d’alliance, d’organisation de la descendance, de sexualité et d’interdits sexuels. Mais parallèlement, il revisite l’histoire de l’étude de la parenté, depuis le XIXe siècle jusqu’à nos jours, pour en recueillir le savoir établi, nécessaire à la construction de ses propres hypothèses. Que retenir de ce tour de force ? D’abord ceci : nulle part un homme et une femme ne suffisent à faire un enfant. Et puis ceci : nulle part les rapports de parenté ou la famille ne constituent le fondement de la société. Qu’annoncent les mutations en cours ? Si nulle part non plus l’homosexualité n’avait jusqu’à présent été revendiquée comme fondement de la famille, et, de ce point de vue, le bouleversement auquel sont soumises les sociétés occidentales est inédit, ce à quoi nous assistons depuis trente ans, ce n’est pas à la disparition ou à l’agonie de la parenté, mais à une formidable métamorphose qui, paradoxalement, nous a rapprochés des sociétés « traditionnelles », le terrain privilégié des ethnologues. Trois index (des concepts, des auteurs, des sociétés étudiées), un glossaire, plusieurs cartes et une bibliographie de 250 titres viennent compléter le dossier.