Prix public : 38,00 €
« Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts », « La route du fer est coupée »? De Paul Reynaud, on ne retient guère aujourd?hui que son passage à la tête du gouvernement aux heures les plus sombres. Pourtant, il aura été député pendant plus de trente ans et souvent ministre : résumer sa carrière à quelques semaines paraît réducteur. Ce Bas-Alpin monté à Paris et devenu avocat, député de la Chambre bleu horizon, va participer à tous les grands débats de l?entre-deux-guerres, de la dévaluation du franc à la réforme de l?outil militaire en passant par les enjeux diplomatiques. A chaque fois, il se démarque de ses propres amis, faisant de lui un indépendant en politique. Une seule chose compte pour lui : tout faire pour maintenir en l?état la puissance française, en particulier face à l?Allemagne dont il perçoit très tôt le danger. Ministre du gouvernement Daladier en 1938, il prend une part essentielle dans la préparation de la guerre. Toutefois, parvenu enfin au pouvoir, il ne parviendra pas à renverser le cours des événements : manque de volonté ? accession au pouvoir trop tardive ? Cette question mérite un examen attentif. Après cinq années de captivité, on retrouve l?ancien président du Conseil, de 1945 à 1962, prenant position sur toutes les grandes affaires qui engagent l?avenir : décolonisation, construction de l?Europe, avènement de la Ve République. Farouchement opposé à la réforme de l?élection du chef de l?Etat, il prend la tête du cartel des non et parvient à censurer le gouvernement de Georges Pompidou. Fruit d?une étude minutieuse qui s?appuie sur une documentation souvent méconnue ou inédite, ce livre a pour ambition de redonner à Reynaud la place qui est la sienne dans l?histoire politique du XXe siècle. Sa contribution à la défense du modèle parlementaire comme sur l?intégration européenne a valeur de réflexion aujourd?hui encore.