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Dans les siècles qui ont précédé la mondialisation des échanges, l?élevage régnait partout. Il imprimait sa marque aux paysages. Bien davantage qu?aujourd?hui, où la spécialisation le cantonne à un secteur particulier de l?agriculture, il jouait un rôle moteur dans l?économie et offrait un critère aux hiérarchies sociales. De la santé des bêtes dépendait en partie la prospérité de l?Etat. Or cette place stratégique reposait sur des bases fragiles : le poids des facteurs naturels, les contraintes de l?environnement, l?état des connaissances scientifiques et techniques, les folies des hommes le rendaient très vulnérable. Dans cette synthèse qui n?a pas de précédent, l?auteur insiste sur les facteurs structurels qui ont marqué l?économie, l?environnement et la vie pastorale du Moyen Age au début du XIXe siècle. Mais il s?interroge aussi sur les conditions d?une évolution vers des spécialisations inégales dont il explore les étapes et les modalités. Le bilan qu?il propose privilégie cinq séries de questions : Quelle était la place du bétail dans la société et l?économie ? Comment l?élevage se pratiquait-il par catégories animales ? Quelles étaient les ressources alimentaires offertes au bétail selon les différents systèmes agraires ? Quelle incidence l?élevage eut-il sur la gestion des espaces ruraux et les mutations paysagères ? Quels types de relations sociales et de « conflictualité » a-t-il générés ? En découvrant l?importance que tenaient les animaux domestiques dans les différentes régions le lecteur verra poindre bien des transformations, rarement isolées, qui ont conduit à des spéciali-sations inégales ? et parfois provisoires ? dont la géographie actuelle est en partie redevable. L?élevage constitue un observatoire privilégié des mutations entre les sociétés et les espaces ruraux.