Prix public : 20,30 €
Parti de Trieste, Il Giardino di Epicurio, du nom de la compagnie qui l'affrète, vogue en eau trouble, transportant à fond de cale des hommes hagards. Ce ne sont pas les victimes de la guerre proche ? les forces de l?Otan bombardent la Serbie ?, mais des vacanciers, aux goûts singuliers, en route pour un camp de concentration reconstitué sur un îlot de l'archipel dalmate. Une offre touristique inédite. Et lucrative. C?est du moins ce qu?espèrent ses fondateurs, une comtesse triestine ruinée et son amant, homme d?affaires raté, héritier d'une villa palladienne et d'une collection d?oeuvres d?art à sauver des griffes des créanciers. Il se pourrait cependant que la fortune leur vienne d'ailleurs : quand surgit des tréfonds de la villa Quaglia une gravure signée du monogramme d'Albrecht Dürer, datée de 1515 et représentant un rhinocéros, véritable machine de guerre. Hélas, le hasard veut que l?expert chargé par Christie?s d?authentifier l'oeuvre ait été lui aussi, naguère, amant de la comtesse. Ces retrouvailles inattendues autour du pachyderme de papier raniment chez lui une flamme jamais tout à fait éteinte. Aux prises avec l?incessante violence du monde, les différents protagonistes de cette histoire tentent ce qu?ils peuvent pour l?affronter et en assumer le chaos. Avec humour et sarcasme, La Comtesse dalmate bâtit autour du lecteur un décor en trompe-l?oeil. Au milieu des fausses identités, des fausses oeuvres d'art, des faux palais Renaissance et des faux SS, la passion et la guerre seules demeurent authentiques.