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Dans l’URSS du lendemain de la Révolution, Staline prend la décision (rendue officielle en 1934) de créer une entité régionale pour les juifs : ce sera le Birobidjan, à la frontière chinoise. Il est difficile aujourd’hui de se représenter les espoirs soulevés par cette promesse d’un "Yiddishland” pour les populations juives libérées des contraintes de la Russie tsariste et d’un passé de confinement et de pogroms.Propagande ou pas, des dizaines de milliers d’individus sont du voyage, arrivant principalement d’Ukraine, mais aussi d’Argentine, d’Allemagne et d’Amérique. La révolution bolchevique pensait-elle avoir trouvé au Birobidjan la solution de son " problème juif " difficilement compatible avec la conception léniniste des nationalités? Toujours est il que ce territoire autonome juif où le yiddish a été choisi comme langue nationale (avec le russe), existe toujours au fin fond de l’Extrême-Orient russe ! A priori, c’est une province de la Russie profonde comme une autre, mais, à y regarder de plus près, la tonalité juive est très présente, dont les autorités locales usent et abusent pour obtenir subventions et privilèges. Si, depuis que les portes de l’ex-Union soviétique se sont ouvertes, les juifs du Birobidjan ont - presque tous - émigré en Israel, ils sont davantage revenus de la Terre promise plutôt que le contraire. Pour tenter de mesurer le succès du projet Birobidjan et ce qu’il en reste, Anne Nivat a longuement enquêté sur place, mais aussi en Israël, où elle s’est introduite chez des Birobidjanais, et dans la ville chinoise de Harbin, vers laquelle les autochtones se sont toujours davantage tournés plutôt que vers Moscou.