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La prison se porte bien, insensible au temps, à la couleur de l'exécutif et aux condamnations éthiques. Forteresse institutionnelle inaltérable, elle demeure le fidèle instrument d'une politique pénale de plus en plus répressive, où l'élimination remplace l'exclusion. En témoigne la création des centres de rétention de sûreté nés du principe de précaution et du populisme pénal. Après quinze années passées au sein de l'institution pénitentiaire de Fresnes, Christiane de Beaurepaire livre ici son témoignage de psychiatre, traçant avec affection et parfois brutalité des portraits de prisonniers et de soignants, contant des histoires de vie poignantes, dénonçant les absurdités du système carcéral. Carrefour opaque de tous les paradoxes, la prison est aussi le dernier « asile » de la folie et de la misère, une régression de plusieurs siècles, le dernier refuge des hommes exclus et de l'humanité sans fard. Qui remplit les prisons ? Comment y arrive-t-on et pourquoi y retourne-t-on ? L'auteur explique comment elle a vu la maladie mentale pénalisée par la justice s'installer légalement en prison et y prospérer. La démission des politiques sanitaire et sociale, l'indifférence des responsables et la destruction du dispositif de santé publique en portent la responsabilité.