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En mars 2009, dans la région du Xinjiang, des policiers en civil frappent à la porte de Tahir Hamut Izgil et le somment de les accompagner pour un contrôle de routine. Après plusieurs heures d’interrogatoire, celui-ci repart libre – malgré son passage par le camp de rééducation de Kachgar quelques années plus tôt. Mai 2017. Nouvelle convocation au commissariat, alors que les arrestations de masse se multiplient : les autorités prélèvent son sang, enregistrent sa voix et son visage sous tous les angles. À présent, les caméras pourront le reconnaître partout, même de dos. Tahir et sa femme prennent la décision de fuir le pays. C’est le début d’un parcours semé d’obstacles jusqu’à leur arrivée aux États-Unis. Izgil dresse le tombeau de son peuple, placé sous la menace constante d’arrestations autoritaires et de disparitions subites. Un récit d’exil à double fond, taraudé par l’angoisse et plus que jamais nécessaire à l’heure où de nombreuses voix de la communauté internationale s’accordent à qualifier la répression ouïghoure de « génocide culturel ». Traduit de l’anglais (États-Unis) par Johan-Frédérik Hel-Guedj Tahir Hamut Izgil est l’un des plus éminents poètes ouïghours. Il a grandi à Kachgar, fréquenté l’université de Pékin et travaillé comme réalisateur dans sa région natale du Xinjiang. En 2017, Izgil fuit avec sa famille aux États-Unis et dénonce les persécutions dont son peuple fait l’objet dans un article paru dans le Wall Street Journal.