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L'actualité se charge de nous le rappeler cruellement, si la société continue à s'enrichir, le plein emploi n'est plus assuré. Les remèdes habituels, qu'il s'agisse de traitement économique ou social, se révèlent impuissants contre le chômage. Mais aussi contre la crise du sens et les fractures sociales. Au lieu de se laisser bercer par l'espoir d'une prochaine reprise susceptible de nous faire retrouver le chemin du plein emploi, il devient urgent d'admettre que c'est l'intégration sociale par le salariat qui est en cause. La synergie entre Etat et marché, caractéristique de la période d'expansion, appartient désormais au passé. Pour cette raison, le partage du travail, nécessaire, ne peut être suffisant. Une véritable révolution dans les modes de vie comme dans la production est en marche. Et de la même façon que la révolution industrielle avait fait émerger la question sociale, les mutations en cours en font naître une nouvelle qui suppose de renouveler les relations entre économie et société. Elle ne peut être résolue ni par la promesse démagogique d'un emploi pour tous, ni par la revendication d'un droit illusoire à la paresse. C'est plutôt à travers l'analyse des rapports complexes entre travail, emploi et socialisation que peuvent s'esquisser de nouvelles perspectives d'action tenant compte des transformations de l'économique et du social. Le traitement séparé des questions de la cohésion sociale et de l'emploi ne peut qu'engendrer des effets pervers ; il s'avère primordial de les penser ensemble. Pour ce faire, une des voies, celle de l'économie solidaire, propose de dépasser la seule référence à l'emploi et d'asseoir la pluralité de sens et de valeurs des activités de travail. L'égal accès de tous à cette pluralité suppose de débattre de nouvelles formes de représentation du lien social dont chacun serait partie prenante. Ce qui amène à s'interroger sur des politiques publiques tenant compte de cette exigence.