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Il serait aujourd'hui facile de changer de sexe. La science permet de modifier l'apparence sexuelle du corps; le droit ne s'oppose généralement pas au changement d'état civil. Beaucoup semblent même voir dans le transsexualisme une étape logique dans la libération des moeurs, après celle de l'émancipation féminine ou de la reconnaissance sociale de l'homosexualité. Mais la levée de la répression en matière de sexualité n'empêche nullement de s'interroger sur une pratique médicale qui, pour répondre à la demande, porte atteinte au corps, celui des femmes ou celui des hommes, de manière irréversible. Pourquoi les conséquences à long terme de cette opération ne sont-elles pas posées ? Pourquoi la société l'admet-elle si facilement, alors qu'elle s'effraie quand d'autres tabous sont en jeu : euthanasie, clonage ou manipulations génétiques ? Pourquoi enfin, alors que le fait d'être dit homme ou femme est si important aux yeux des transsexuels, le recours à la parole n'intervient-il pas avant le passage à l'acte hormonal et chirurgical ? A ces questions, un psychanalyste tente ici de répondre, cela dans le premier essai consacré à ce sujet en France. L'auteur retrace l'histoire du transsexualisme, analyse des témoignages concrets de transsexuels, convoque aussi le droit et l'anthropologie. Très éclairante, cette approche permet enfin de mieux comprendre le phénomène, mais aussi d'en mesurer les risques.