Prix public : 18,60 €
En 1789, la Révolution française se fit contre les juges, dont elle scella la défaite historique. Deux siècles après, une seconde révolution démocratique redécouvre spectaculairement le pouvoir judiciaire. Non que cette émergence traduise une " revanche " des juges contre un passé de soumission. Comme le montre la première partie de cet ouvrage, l'avancée politique de la justice est d'abord celle d'une société qui plaide pour une meilleure reconnaissance d'elle-même, de ses inquiétudes, de ses moeurs, de sa mémoire. Il en résulte un ébranlement de l'architecture de notre démocratie, dont les textes présentés dans la seconde partie soulignent l'ampleur. Les acteurs de la justice pensent désormais leur destin à distance du " corps " unifié de l'Etat, dont ils étaient les premiers protecteurs. Les mêmes armes qui défendaient le souverain deviennent aujourd'hui l'instrument de sa contestation. L'ancienne justice était une puissance captive dans l'Etat ; la nouvelle cherche sa place entre une société plus autonome et un Etat moins englobant. Dans ce sillage, elle remue profondément notre histoire sans cesser de questionner son avenir. Les textes rassemblés dans ce recueil sont tirés du fonds de la revue Esprit.