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Le présent essai reprend les propos mis en place dans Le temps du crédit où l'auteur analysait l'irruption du crédit comme moteur des sociétés modernes. Les oeuvres de Artaud, Nietzsche et Simone Weil sont ici considérées comme symptomatiques : toutes trois se construisent dans la communauté qu'elles cherchent à instituer par la confiance sans cesse requise de leurs lecteurs. Ces trois études ménagent des rapprochements avec d'autres auteurs : Bentham, Kierkegaard, Musil, Péguy ou Valéry qui, eux aussi, sont attentifs au statut fiduciaire de certains discours, par lesquels s'éclairent les enjeux de notre civilisation : à la fois ce qui la menace et ce sur quoi elle repose. Dans ces différentes configurations, l'oeuvre en quête d'une communauté apparaît comme ce qui doit s'arracher, non sans violence, aux contraintes de ce crédit et à l'assujettissement qu'il représente. Ne reposant sur rien, elle a parfois la forme étrange d'une promesse singulière, s'adressant à un " nous " toujours problématique