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Au début du XXe siècle, les catholiques français étaient-ils tous des antirépublicains réactionnaires, antidreyfusards, cléricaux traumatisés par la séparation de l'Eglise et de l'Etat et la crise des inventaires ? Telle n'est pas la réalité que Louis-Pierre Sardella décrit ici à travers l'exemple de la revue lyonnaise Demain, fondée en 1905 dans le but d'amener les catholiques à une "intime refonte de conscience et de mentalité" pour qu'ils soient "ce ferment dont la société moderne a besoin". Laboratoire d'idées d'avant-garde, Demain est un bon révélateur du climat d'"audace et de soupçon", selon la formule de Pierre Colin, qui prévalait dans le catholicisme de l'époque. Bien que disparue précocement, dès juillet 1907, cette revue illustre la capacité de réflexion d'une partie du catholicisme français qui, confronté à une société politique hostile et au raidissement de l'Eglise, ne se décourage pas et entend rester force de proposition. Soucieux d'une foi vécue dans le monde, les responsables de cette revue, pourtant bien insérés dans le tissu très vivant du catholicisme à Lyon, ont peiné à faire vivre un espace de débat serein entre des positions intransigeantes. Un destin contrarié qui éclaire les difficultés, plus feutrées, d'aujourd'hui.