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Selon Andy Warhol, l'individu moderne est en droit de réclamer son quart d'heure de célébrité. Formulait-il une des lois fondamentales à toute humanité ? Certainement, si l'on en croit le thème de la royauté temporaire. Cultures anciennes, contes, oeuvres théâtrales, reprennent, sur des registres différents, le motif du roi d'un jour, cet homme de modeste condition transporté endormi au palais pour y exercer durant une journée le pouvoir et rendu ensuite à sa condition d'origine. Le pauvre hère croit à un rêve qu'il s'en va raconter. Dans des contextes différents, les uns dramatiques - les rites annuels de sacrifices d'un substitut royal dans certaines sociétés -, les autres burlesques - l'inversion carnavalesque, le roi de la fève, etc. -, c'est toujours au même miroir que l'homme se reflète : être autre, rêver, ne serait-ce qu'un moment, que l'on est beau, riche et puissant. Constatant qu'à partir du XVIe siècle, le théâtre européen met très souvent en scène le thème de la royauté temporaire, Anne-Marie Le Bourg-Oulé, maître de conférences en littérature comparée à l'université de Toulouse-Le Mirail, pour en comprendre les raisons, lui restitue toute sa richesse symbolique et montre qu'il met en jeu l'essence même du théâtre comme représentation du désir humain et du monde.