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Toute une dimension de la modernité s'est constituée en relisant et en transformant les philosophies antiques. Second volet d'une série de trois ouvrages (I. Le Stoïcisme, 1999 ; III. L'Épicurisme, à paraître), ce volume étudie le retour du scepticisme aux XVIe et XVIIe siècles. Les textes des anciens sceptiques, pyrrhoniens et académiciens, redécouverts par les humanistes, sont alors édités et traduits, leurs thèmes repris et critiqués par Montaigne, Descartes, Gassendi, Hobbes ou Spinoza. Mais la résurrection du scepticisme n'est pas une simple curiosité d'antiquaire : les doctrines classiques sont mises au service de nouvelles questions soulevées par les crises politiques et religieuses, et par la science moderne. Le doute sceptique met-il la foi en danger ou, au contraire, la sert-il en enseignant la faiblesse de la raison humaine et l'inanité des querelles dogmatiques ? Peut-il contribuer à l'essor de la nouvelle physique et du droit naturel ? Ces réflexions sur le doute et l'incertitude ont joué un rôle-clé dans l'élaboration des philosophies de l'individu. Les arguments sur la différence des moeurs ont ainsi pu constituer une première étape dans le développement des sciences humaines. Issu d'un colloque organisé par le C.E.R.P.H.1. (Centre d'études en rhétorique, philosophie et histoire des idées de l'E.N.S. de Fontenay-Saint-Cloud), ce volume réunit les contributions des meilleurs spécialistes français et étrangers.