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Peut-on vivre une expérience fulgurante de l’absolu sans l’associer nécessairement au vocabulaire et à l’imaginaire religieux ? Pour avoir vécu un tel événement, Jean Claude Bologne, poète, romancier et essayiste, ose répondre par l’affirmative à cette question a priori incongrue : « Le mot Dieu ne m’a jamais traversé, écrit-il. Parlons de joie. » Depuis une quarantaine d’années, intrigué par cette étrange possibilité d’une illumination qui ne soit pas « divine », il n’a eu de cesse d’explorer dans l’histoire et la littérature les signes d’expériences semblables. Et contrairement à l’idée convenue d’un lien consubstantiel entre mysticisme et religion, il s’est découvert partie prenante d’une vaste famille d’athées, d’agnostiques et même de croyants ayant connu de tels épisodes sans pour autant leur accoler le nom de Dieu : Apollinaire, Bataille, Borges, Ionesco et Nietzsche côtoient ici Mallarmé, Proust et tant d’autres, dans une fresque brillante qui donne à penser à tous – croyants ou incroyants. Il nous fait ainsi partager une tout autre vision de la mystique, ouverte et adogmatique.