Prix public : 25,00 €
Avec « Frères humains », s'achève le cycle de six romans, entrepris il y a neuf ans par Roger Ikor, sous le titre collectif « Si le Temps... ». Ludovic Fenns, personnage central de l'oeuvre, a vieilli ; le voici aux portes de la mort. Pourtant la soif ingénue, qui le possédait depuis le début, de vivre pleinement sa vie d'homme, de s'accomplir, loin de s'éteindre, le dévore plus que jamais. D'un côté les hommes, la société humaine entière ; de l'autre, lui-même, individu et personne, entouré des siens : s'accomplir, il le sait maintenant, c'est assumer à la fois l'un et l'autre. « Quelle époque magnifique que la nôtre ! » s'écrie-t-il juvénilement ; et il se lance jusqu'à l'épuisement par les chemins du monde, jaloux en somme de ces cosmonautes qui peuvent prendre la Terre entière sous leur regard. Mais sa femme, sa fille, ses amis, l'ancrent dans son foyer, sa maison, sa ville, dans ce coin d'espace assez petit pour que le Temps y reprenne sève et durée ; mais sa mère agonise douloureusement, lui rappelant les dimensions à la fois humbles et infinies de l'être humain. La vraie fraternité ne s'installe-t-elle pas plutôt dans la présence concrète des individus que dans l'évocation abstraite des masses humaines, génératrice de mépris ? La vraie fraternité, et aussi la vraie grandeur... On voit la complexe richesse d'un livre où se condensent et se résolvent tous les thèmes du cycle, sans que les personnages perdent jamais de leur réalité la plus charnelle.