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Au tournant du millénaire, les Arabes sont plus divisés, plus dépendants qu'ils ne le furent jamais dans leur histoire. Depuis l'effondrement de l'Etat islamique dans sa version ottomane, ils recherchent en vain un principe d'organisation politique stable. Du principe national en particulier ils ont, depuis le début du siècle, fait deux expériences successives également décevantes : celle du nationalisme arabe ou pan-arabe unitaire dont Nasser se voulut le champion, puis celle des nationalismes partiels, égyptien, algérien, irakien... dont Camp David fut la charte et qui se sont avérés plus subversifs que le nationalisme pan-arabe qu'ils étaient supposés remplacer. Guerre Iran-Irak, guerre du Liban, guerre du Koweit sont les sinistres illustrations de la désintégration, de la « libanisation », qui frappe les Arabes « du Golfe à l'Océan ». Après ces deux échecs du principe nationaliste, une voie tierce sollicite les Arabes aujourd'hui : le supra-nationalisme islamiste, la tentation irrésistible et désespérée du retour à l'âge d'or de l'islam originel. Ramenant les Arabes au point où leur histoire commence, cette négation du temps les enferme dans un cercle vicieux et les met à contresens de l'histoire. Charles Rizk, qui a publié aux Éditions Albin Michel Entre l'Islam et l'arabisme, nous donne ici une vision fulgurante du problème arabe et dessine avec autant de lucidité que d'impartialité l'évolution probable du Moyen-Orient dont Israël à son tour partage désormais les contradictions.