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LES VIES PAUVRES NE SONT PAS DE PAUVRES VIES.
On a trop tendance à plaquer sur les vies pauvres la grille de l'homme économique et, en les appréhendant seulement à partir de l'aisance matérielle, du travail et des loisirs, à n'y voir ainsi que des vies en défaut, des vies de manque.
Il y a urgence à constituer une histoire de la pauvreté en tant que telle et non, comme trop souvent, à se contenter d'une construction de pensée établie par les riches pour éteindre toute volonté de contestation par les pauvres de l'ordre social établi. Il n'est plus question ici de ne penser la pauvreté qu'en termes de gouvernement des pauvres dans un scénario alternant guerres contre la pauvreté et guerres contre les pauvres. Au contraire, par le style de vie qu'elle porte, la pauvreté doit être requalifiée et, avec elle, les pauvres eux-mêmes, puisqu'ils sont aujourd'hui les seuls à même de nous montrer le chemin de la sobriété, seul avenir possible pour l'humanité.
Guillaume le Blanc est professeur de philosophie sociale et politique à l'Université Paris Cité, directeur du Laboratoire du changement social et politique (LCSP) et membre du comité de rédaction d'Esprit. Spécialiste de Georges Canguilhem et de Michel Foucault, il travaille sur les questions d'invisibilisation sociale, de précarité et d'exclusion. Il est l'auteur, entre autres, de Vies ordinaires, vies précaires (Seuil, 2007) et de La Fin de l'hospitalité (Flammarion, 2017).