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L'AFFAIRE DREYFUS LE PROCÈS ZOLA Le 13 janvier 1898, à la une de L'Aurore, éclate le J'accuseà ! de Zola, mettant en cause dans la conclusion de sa lettre à Félix Faure, alors président de la République, deux ministres de la Guerre, l'état-major de l'armée et la justice militaire pour leur attitude dans l'Affaire Dreyfus. Zola sait ce qu'il encourt : En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c'est volontairement que je m'expose. [à] Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me traduire en cours d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour ! J'attends. Pendant une semaine, rien ne se passe. Mais le 20 janvier, le ministre de la Guerre dépose une plainte contre Zola et Perrenx, gérant de L'Aurore. Le procès a lieu du 7 au 23 février 1898. Son compte rendu sténographique "in extenso" est immédiatement coédité par Stock et le journal Le Siècle. C'est cette édition qui est ici reproduite. On y "entend" - avec leurs mots mêmes - tous les grands protagonistes de l'Affaire : le lieutenant-colonel du Paty de Clam, instigateur de la dénonciation ; le lieutenant-colonel Henry - reconnu auteur d'un "faux" destiné à faire condamner Dreyfus, il se suicidera dans sa cellule cette même année ; le général Billot, ministre de la Guerre et son prédécesseur, le général de Boisdeffre ; le commandant Esterhazy ; le lieutenant-colonel Picquart, qui fut le premier militaire à soupçonner la vérité et le paiera d'un long emprisonnement, mais aussi Casimir-Perier, Scheurer-Kestner, Anatole France ou Jaurès. A. Perrenx fut condamné à quatre mois de prison et 3 000 francs d'amende, Zola à un de prison, et également à 3 000 francs d'amende.