Prix public : 22,00 €
« En 1924, l’orientaliste Alexandra David-Néel (1868-1969) quitta clandestinement le Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine, dans le but de rejoindre Lhassa, la capitale tibétaine alors interdite aux étrangers. Âgée de cinquante-six ans et accompagnée de son fils adoptif, le lama Aphur Yongden, elle marcha pendant quatre mois, déguisée en mendiante tibétaine, franchissant mille huit cents kilomètres de forêts, fleuves, vallées profondes, hauts sommets culminant à plus de 5 000 mètres, pour arriver à Lhassa, où elle passa deux mois. Après quoi elle se signala aux autorités anglaises qui administraient la région, et fut expulsée. Cet exploit retentissant fit la renommée de l’exploratrice, qui n’avait cessé d’arpenter l’Extrême-Orient depuis sa jeunesse. À presque un siècle de distance, nous avons voyagé sur ses traces, non pas à dos de mule ou à pieds mais dans le train Pékin-Lhassa, le plus haut du monde, en voiture et en avion. En pleine mutation économique, touristique, uniformisatrice, la civilisation tibétaine est peut-être en train de disparaître sous les coups de boutoir de la raison économique et des intérêts de la géopolitique. Pourtant, le Tibet de 1924 se laisse encore deviner à travers la puissance des rites, du bouddhisme omniprésent, et de la ferveur religieuse de la population pour qui l’identité tibétaine menacée, passe toujours, voire de plus en plus intensément, par la religion. Ce sont ces réalités multiples, en tensions permanentes, qui semblent incompatibles parfois mais qui coexistent pourtant, que nous avons tenté de circonscrire entre le récit de notre voyage et l’évocation de la figure d’Alexandra David-Néel. » É. F. et C. G.