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Les années cinquante sont d'abord l'histoire d'un dépassement, celui d'un trauma de la Seconde Guerre mondiale. Trois voies ont été empruntées par les créateurs et les « mondes de l'art » : repartir à zéro ; explorer de nouvelles voies ; relancer l'art moderne. Dans le contexte des Trente Glorieuses et de la Reconstruction, les artistes s'emparent de la modernité, non sans tensions et contradictions, et font face au défi technologique (fonctionnalisme, arts cinétique et cybernétique, standardisation et mises en série du design), visent un langage universel, l'abstraction, et proposent de nouvelles « images de l'homme » via la figuration ou les arts de l'image technique (photographie et cinéma). Le passage du moderne au contemporain s'effectue avec les réalismes d'avant-garde, l'« ère du soupçon » – qui met en cause théories et figures de maîtrise : l'auteur, la composition –, alors que des dynamiques diverses, dont la décolonisation, le décloisonnement et les nouvelles scènes artistiques, changent la donne. « Les années cinquante » est l'un des thèmes inscrits au programme limitatif de l'histoire des arts, enseignement de spécialité série L, en classe de terminale. Thierry Dufrêne est agrégé d'histoire, professeur d'histoire de l'art contemporain à l'université Paris Nanterre, et commissaire d'expositions. Cette publication propose également deux focus : l'un sur l'état de la mode dans les années cinquante, de Damien Delille, maître de conférences en histoire de l'art contemporain à l'université Lumière-Lyon 2, et l'autre sur la musique, de Henri de Rohan-Csermak, inspecteur général de l'Éducation, du Sport et de la Recherche. Cet ouvrage existe en version numérique.