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A l'enterrement de Victor Hugo, Paris était en larmes. On ne touche pas à un génie. Mais bien des années après, un procès opposait les héritiers d'Hugo à l'éditeur d'une suite faite aux Misérables. Les personnages d'un roman appartiennent-ils à tout le monde ? Bien d'autres affaires posent le problème du droit des auteurs, de l'antiquité classique à nos jours, à travers la lente et difficile émergence d'une législation des écrivains et des artistes. Diderot, déjà, disait : « L'auteur est maître de son ouvrage ou personne dans la société n'est maître de rien ». Qu'est-ce qui est illégal et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Sait-on que Terence a vendu sa pièce L'Eunuque deux fois pour une fortune ? Sous Louis XIV, peut-on parler de mécénat d'état, de protection, de subventions ? Où commence la parodie et le plagiat, où termine le droit de s'inspirer des autres ? Peut-on se moquer sans risques juridiques de Tarzan, Sherlock Holmes, Bécassine ou Bérurier ? Willy fut-il proxénète des mots ou simple paresseux ? Doit-on brûler Michel Houellebecq ? A l'époque d'une judiciarisation accrue de la littérature, Paul Lombard, avocat célèbre, trace en s'amusant la carte du droit dans ce domaine fluctuant des auteurs au prétoire, sans éviter les sujets qui fâchent, parodie, plagiat, « négrification », censure, ou autres délicatesses.