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Depuis le 21 avril, estime Julien Dray, tout, à gauche, est à refaire. La pensée, la stratégie, les « visions du monde », les idéaux, les alliances... La gauche, écrit-il, ne retrouvera pas mécaniquement le pouvoir, par usure de la droite. Et il se peut que, le 21 avril dernier, elle l'ait perdu à jamais, ce pouvoir, sauf si elle se livre à un examen de conscience radical, violent, lucide. Son livre propose donc, dans sa première partie, un examen critique des vingt années mitterrando-jospiniennes. Et il conclut : « Oui, ce Parti socialiste. est mort ». Le P.S. sans vision, non porteur de valeurs, n'existera plus. Le P.S. obsédé par le seul pouvoir, où les salariés gagnant moins de 1.500 euro par mois ne se sentent plus chez eux, où les jeunes se font rares - ce P.S. est en ruine. Dans la deuxième partie de son essai, Julien Dray analyse alors ce que devrait être, selon lui, le rassemblement « Rouge-Rose-Vert » qui doit être au centre de la reconstruction socialiste et où il n'y aura plus la « gauche des ministres » contre la « gauche de la rue ». Il ne s'agit pas pour autant, précise-t-il, de « refaire un congrès de Tours à l'envers... », mais d'inscrire, au coeur du nouveau P.S. des préoccupations sécuritaires, sociales et écologiques qui lui ont fait défaut depuis vingt ans. Plus de social, plus de convivialité, plus d'ordre - telle est la potion ici prescrite. Et cette thèse est défendue, illustrée, avec une véhémence qui impressionne. Ce brûlot sera, d'évidence, âprement débattu lors de la préparation du prochain congrès du Parti (en mai). D'ores et déjà, il figure comme la charte d'une « refondation socialiste » promise à un grand retentissement.