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Le Prophète de l'Islam a vécu il y a quatorze siècles, dans une société de tradition orale. Les témoignages de ses contemporains, sur sa personne et son action, ont été fixés par écrit plus d'un siècle, voire deux, après sa mort. Ils ont d'abord été transmis sur des supports de fortune, avant d être recueillis par différents chroniqueurs, qui les ont triés, compilés, rédigés chacun à sa manière. Les textes laissés par ces chroniqueurs forment un volumineux corpus, portant le titre générique d'Al Sîra, ou « Chroniques du Prophète de l'Islam » (à distinguer des « Dits du Prophète » - Hadîths et des commentaires du texte sacré Le Coran). Grasset en a publié un premier choix : « Le Prophète del'Islam raconté par ses compagnons ». Voici la suite. Le portrait de Mahomet que nous livre la Sîra est celui d'un être supérieur, aux prédispositions spirituelles précoces, enclin à la solitude et à la méditation. Sa vie bascule, à l âge de quarante ans, quand il entend la voix de l'Ange Gabriel, qui lui révèle que Dieu l'a choisi comme Son Messager. Il va défier les siens, renier ses ancêtres, insulter leurs idoles et assumer l'immense solitude qui en découle. Puis il va se muer en homme d'Etat, en chef de guerre, en bâtisseur d'une Cité nouvelle. Les Chroniques qui retracent cette trajectoire constituent pour les musulmans un réservoir d'exemples à suivre, de gestes à méditer, de vérités à retrouver au quotidien. Mais peu de gens les lisent dans le texte. A la mosquée, à l'école ou à la télévision, ils en reçoivent sans cesse des bribes, le plus souvent extraites de leurs contextes, tronquées, voire carrémenmt réinventées, afin de servir les différents discours du moment. C'est en partant de ce constat, et pour contribuer à rétablir la vérité de ces textes, que les Mahmoud Hussein ont voulu présenter la Sîra sous une forme accessible au lecteur d'aujourd'hui. Ajoutons enfin et ce point est essentiel que les chroniques de la Sîra proposent une vision de l'Islam plus « libérale », plus tolérante, plus ouverte à l'individu. Cette caractéristique explique peut-être le fait que cette source théologique ait été, si souvent, négligée ou dissimulée, au profit d'une orthodoxie coranique plus stricte. Le premier volume rassemblait, essentiellement, des « chroniques » relatives à la vie du Prophète. Celui-ci, en revanche, rassemble les chroniques qui illustrent son action de « chef d'Etat ». Du coup, ce second volume est plus politique et moins théologique que le premier.