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Dans la France des années 2000, connaître une moins bonne réussite sociale que ses parents n’est plus exceptionnel : c’est une réalité statistique indiscutable et une réalité sociale méconnue. Les générations nées au tournant des années 1960, confrontées aux effets prolongés de la crise économique, font face à une dégradation de leurs perspectives de mobilité sociale. Dans le même temps, leur niveau d’éducation continue d’augmenter. De ce décalage entre la formation et la mobilité sociale naît un intense sentiment de frustration qui a des conséquences sur l’expérience vécue par les « déclassés », qui oscillent alors entre deux tentations : la rébellion et le retrait. Et qui n’est probablement pas étranger au succès de l’extrême droite, ou du moins de ses idées. Descendre les échelons de la hiérarchie sociale affecte clairement la manière dont on se représente le fonctionnement de la société et le comportement politique.