Prix public : 28,90 €
Valeria, qui se raccroche au passé, observe du haut de son appartement new-yorkais la neige couvrir l’Hudson et se souvient. Cuba, trente ans auparavant. Sur la plage d’une île à l’ouest de La Havane, dans le vieux bungalow qu’elle a hérité d’un médecin américain, la famille Godínez s’active à barricader portes et fenêtres pour prévenir l’arrivée de l’ouragan Katherine, annoncé comme dévastateur. Sous le même toit sont réunies trois générations. Il y a d’abord les anciens : le colonel Jardinero et Andrea, mari et femme, Mamina, la vieille domestique, mais aussi l’oncle Mino ou le solitaire Juan Milagro. Et il y a les jeunes : Elisa, Jafet ou Valeria, enfant et petits-enfants d’Andrea. Alors que le calme s’installe avant la tempête, le jeune Jafet, qui ne rêve que de vivre aux États-Unis, prend le large, pour ne jamais revenir, à bord d’un radeau de fortune baptisé Le Mayflower. Impuissante, la petite Valeria assiste au départ de celui qui fuit le régime cubain plutôt que le cyclone, de celui qui deviendra « le navigateur endormi ». Tragique, cette disparition fait écho à celle du fils d’Andrea, survenue en mer quelques années plus tôt… Abilio Estévez est né en 1954 à La Havane et réside actuellement à Barcelone. Il compte à son actif plusieurs romans dont le premier, Ce royaume t’appartient (Grasset, 1999), a été unanimement salué par la critique, traduit en douze langues et gratifié du Prix du meilleur livre étranger en France. Le navigateur endormi vient clôturer la « trilogie cubaine » formée par Ce royaume t’appartient et Palais lointains (Grasset, 2004). Dès ses débuts, Estévez a été qualifié de « Proust des Caraïbes » et considéré comme « l’écrivain cubain le plus intéressant de notre époque ». Également auteur de poèmes, de contes et de textes théâtraux, Abilio Estévez est apprécié pour son écriture onirique et expressive.