Prix public : 13,90 €
Ce livre raconte l’histoire de quatre femmes qui, un jour, se sont adonnées sans limite à la boisson. A travers ces histoires s’est dégagée la cause de cette compulsion suicidaire : Une femme qui boit est une femme blessée, profanée dans sa vocation à être mère. La maternité n’est pas seulement une fonction biologique. C’est aussi et surtout l’assomption à une place symbolique qui appelle à être reconnue par le partenaire. Que celui-ci se dérobe ou, pire encore, qu’il s’évertue à détruire ce désir, il peut briser l’âme d’une femme et lever en elle un insidieux désir de mort. La question de l’alcool est donc à articuler aux mécanismes symboliques qui règlent la reproduction de notre espèce, aux avatars de ces mécanismes. L’alcoolisme féminin n’est pas la réplique en miroir de celui des hommes, pas plus que l’Œdipe féminin n’est le décalque de l’Oedipe masculin. Cette asymétrie est examinée dans l’ouvrage. Enfin, l’histoire contemporaine, avec ses meurtres de masse, a révélé un aspect particulier du problème. L’observation clinique nous a confrontés à cette donnée : certains hommes dont l’histoire familiale a traversé un génocide semblent refuser la paternité et du même coup la maternité de leurs compagne. D’où le désespoir de celle-ci, ainsi qu’on le voit chez Kertesz, dans Kaddish pour un enfant qui ne naîtra pas.