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Dans la France d’aujourd’hui, le « capital culturel », en particulier sous sa forme scolaire, continue d’orienter puissamment les trajectoires sociales. Pourtant, les prophètes du déclin de la culture font recette, sur fond de mise en scène tapageuse d’une présidence « bling-bling » qui viendrait couronner le lent effondrement d’un ordre ancien, dominé par le prestige de la culture littéraire et des humanités. Le règne de l’écrit serait mis à mal par celui de l’écran, et le triomphe d’élites vantant les vertus du bonheur matériel et de la fortune. L’humeur portée par ce divorce des élites du savoir et des élites du pouvoir nourrit un certain désarroi à l’égard des vertus émancipatrices naguère prêtées à la démocratisation de la culture et de l’éducation. Tout ceci invite à s'interroger : quel est aujourd’hui le rôle de la culture dans la structuration des rapports « de classe » ? Quelles sont les conséquences de l’expansion scolaire qui s’est produite depuis la fin des années 1960 et, plus encore, au cours des années 1980 et 1990 ? Comment ont évolué, à la faveur de ces transformations, les normes de la légitimité culturelle ? Telles sont les questions que cet ouvrage pose pour penser les métamorphoses contemporaines de la distinction.