Prix public : 17,30 €
« J'en étais alors à me regarder pousser les cheveux. Le soleil commençait à m'emmerder sérieusement, et la pluie aussi. Je m'étais spécialisé dans le cynisme bon marché et le chapeau négligé, j'en avais des dizaines, des gris, des mous, des recourbés. J'étais dans mon domaine, j'en aurais presque gagné ma vie. Je traînais sur les grands boulevards, dans les anciens faubourgs, je vivais de petites magouilles, de tourne-la-rue. Si on ne me voyait pas aux terrasses, c'est parce que mon café je le buvais moleskine, le bras sur la banquette, m'entortillant la barbe à la lecture inattentive des quotidiens. Paris commençait à me donner la nausée, ses faux airs, ses rues blanches. » P. mène une vie terne, d’une paresse vaguement agitée par de petites magouilles. Sa rencontre avec la belle Lola brise le cercle hésitant de son quotidien et le précipite dans une série de voyages fantasmagoriques – sont-ils rêvés ? réels ? – qui peuvent aussi bien commencer au détour d’un couloir qu’en franchissant le seuil d’une porte. Le bonheur semble résider dans cette fuite perpétuelle d’une réalité étouffante, surtout qu’aux côtés de P. est apparue une jeune femme, Lola, la belle et insolente Lola, dont les théories paranoïaques ne contribuent pas à le rassurer… Le jour où elle disparaît en laissant P. seul à Saïgon, les ennuis commencent, et une odyssée psychédélique qui mènera P. du Vietnam à la Thaïlande. Roman de la fuite et de la contestation – de la réalité et des prisons que l’on appelle vies -, Requiem pour Lola rouge est un premier roman drôle et tendre, lyrique et sarcastique, inattendu et audacieux d’un jeune auteur de 28 ans, professeur intérimaire de français à Barcelone, qui prend parfois la route pour de longs mois vers l’Inde ou l’Amérique du Sud, sur les traces rêvées de ses maîtres les écrivains du lointain, Melville, Jack London, William Burroughs…