Prix public : 19,90 €
Cette voix basse, sourde, errant à la recherche d'un être capable de deviner l'émotion qu'elle réprime : c'est la voix de Marcel Arland, le plus secret, le plus solitaire de nos écrivains, qui, pour une fois, demande qu'on l'écoute. Il envoie des lettres à ses amis. Les uns, bien réels : Jouhandeau, Grosjean, Paulhan, Dominique Aury. Les autres, ou morts, ou imaginaires ou mythiques : Mme de Sévigné, Remizov, un enfant, le Dieu inconnu, le vent d'Est. C'est que Marcel Arland a deux ordres de confidences à faire. Il se soucie d'expliquer pourquoi et comment il écrit, comment et où il voyage, son go-t profond pour les églises romanes et pour ces terres usées et pétries qu'il parcourt lentement, presque religieusement : Bretagne, Auvergne, Val de Loire, Provence. Mais ce n'est tout : des préoccupations plus intimes le tenaillent. L'amitié, l'amour, la mort, le déchirement du coeur en un double sentiment de richesse et de misère chaque fois qu'un bonheur l'assaille, la douleur de voir ce qu'il a de plus cher périr : à qui pourrait-il s'en ouvrir sinon aux puissances inconnues qui gouvernent le ciel et les eaux ? Écoutez cette prière, tantôt calme, tantôt vibrante ; la tendresse s'y gonfle jusqu'à la violence, la douceur y fait des éclats. Un grand écrivain s'abandonne au plus difficile des aveux.