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« À l’été 2010, au terme de huit années passées au sein de quatre cabinets ministériels, j’étais contraint de quitter mes fonctions. Ce rouleau compresseur auquel j’ai consacré toute mon énergie, aux ministères de la Justice, de la Défense et de l’Intérieur, avait fini par se retourner contre moi. Une poignée d’agents du renseignement intérieur, la DCRI, avaient découvert mes échanges avec un journaliste. J’étais soudain frappé du sceau de l’infamie. Considéré comme indésirable, voire dangereux. Banni du pouvoir, j’ai eu le temps de réfléchir à l’exercice de l’État : ses petitesses, ses lâchetés et surtout son absence de sentiment. Il faut survivre, quitte à tuer ou blesser. » D. S. Le conseiller travaille dans les grands ministères, participe aux réunions sensibles, reçoit dans son bureau, explique, suggère, influence, avertit. Les textes de loi, c’est lui. Les amendements, c’est lui. Les parapheurs, c’est lui. Il connaît et maîtrise ses dossiers, tandis que les ministres font de la communication… et passent. Mais ces femmes et ces hommes, dont le nom est parfois cité, n’écrivent pas. David Senat, lui, raconte cette République des conseillers. Et c’est un événement.