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Il existe plusieurs recueils des pensées de Voltaire : ils sont tous posthumes et effectués par des éditeurs plus ou moins scrupuleux à partir de ses carnets. Ce qu’on ne sait pas, c’est que, de son vivant, Voltaire a lui-même compilé un manuscrit de Pensées, remarques et observations. Il a offert ce « Voltaire par Voltaire » à son ami le marquis de Villevieille. Ce cadeau intime a connu une unique édition à très faible tirage au début du XIXe siècle. Oublié depuis, il se voit, pour la première fois depuis 1802, réédité dans les Cahiers rouges. Voici donc un petit bréviaire de la pensée de Voltaire, voire de la pensée des Lumières; en même temps, un recueil de bons mots et d’anecdotes du meilleur cru voltairien : Dieu n’est pas pour les plus gros bataillons, mais pour ceux qui tirent le mieux. Même lorsqu’il cite les bons mots des autres, c’est sa propre voix qui se fait entendre: Le cardinal Lecamus disait à la duchesse de Lesdiguières, qui vendait son lit: « Quand les ouvriers vendent leurs outils, c’est qu’ils veulent quitter le métier. » Un petit Voltaire en condensé, les boulets de canon de l’irrespect et de la liberté. Edition et préface de Nicholas Cronk, directeur de la Voltaire Foundation à Oxford.