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« Je n’ai jamais su guérir de mon penchant pour le rêve. Peut-être y étais-je prédestiné. Fagus, le mot latin à l’origine de mon nom, ne veut pas seulement dire hêtre, mais aussi fées. Le rêve a toujours demandé un effort, un arrachement à la crudité des choses. De nos jours, à l’heure des pandémies, des catastrophes naturelles et de l’intelligence artificielle, cette activité en deviendrait presque héroïque… » A la recherche de son père, homme de papier et de mots disparu trop tôt, Samuel Dufay puise dans ses souvenirs réels ou fantasmés, et nous conduit dans un Paris secret, loin de la vie numérique, où les cabines téléphoniques jouxtent les kiosques à journaux. Jeune hussard du « futur bon vieux temps », mélancolique et souriant, il emprunte les chemins d’Antoine Doinel, de Nestor Burma et les couloirs des rédactions qu’il imagine encore enfiévrées. Il y cherche l’aventure, la fulgurance, le coup de foudre, mais aussi l’appartement de la rue Lamarck où a grandi son père, la maison de vacances du Pays basque et, désormais, le cimetière… Les êtres partent mais il nous reste les mots, pour ne jamais dire adieu tout à fait. Des pages douces et tristes, comme un dessin de Sempé.