Prix public : 22,00 €
Dans ce livre, au prétexte de chercher l’articulation entre le singulier et le multiple, Denis Grozdanovitch en vient à brosser le portrait de quelques excentriques approchés au cours de son existence, et à esquisser le profil de nombreux autres rencontrés au fil de ses lectures. Cette énumération est, selon sa manière habituelle, farcie d’anecdotes. Elle donne l’occasion d’examiner les phénomènes de l’excentricité et du dandysme au sens ordinaire et de découvrir, au passage, que les deux attitudes sont souvent antithétiques. Cependant, ce livre offre surtout l’opportunité de déceler chez beaucoup d’artistes, d’écrivains ou de figures publiques notoires (du passé et du présent), ce qu’il nomme un dandysme minimaliste, c'est-à-dire un dandysme non flamboyant et plutôt dédié à une sorte de repli hautain dans l’ombre et le secret - à l’image du personnage de Huysmans, des Esseintes, lequel passe du dandysme classique à une attitude de retrait mondain. A travers ces évocations, se dégage une dimension morale qui, pour être souvent inaperçue, du fait de sa modération, n’en est pas moins perceptible. Ce livre fait donc allusion bien sûr au phénomène du dandysme classique (Brummel, Oscar Wilde, Huysmans, Baudelaire, Barbey d’Aurevilly). Cette galerie commence par évoquer les figures de nombre d’excentriques japonais et chinois – adeptes du taoïsme et du zen – puis enchaîne sur celles de personnages occidentaux tels que le philosophe Wittgenstein, Henri-Frédéric Amiel, Léautaud, Charles Albert Cingria, Verlaine, Rimbaud, T.E. Lawrence, Corto Maltese, Don Quichotte, Lord Byron, le comte Potocki, le Prince de Ligne, Casanova, Borges, Drieu la Rochelle, Maurice Ronet, Arthur Cravan, Albert Cossery, Duchamp, Andy Warhol, Fernando Pessoa, Bartleby, Hemingway, Fitzgerald, Henry Miller, Allan Bloom, Cyrano de Bergerac et quelques autres… Viennent ensuite des pages consacrées au dandysme féminin où apparaissent les figures de Mme du Chatelet, George Sand, Colette, Karen Blixen, Anne-Marie Schwarzenbach, Virginia Woolf, Vita Sackville West, Rachel Bespaloff, Gabrielle Roy, Louise Brooks et Alexandra David Néel. Comme dans les précédents ouvrages de Denis Grozdanovitch, alternent ici les passages relativement méditatifs avec les portraits vécus - lesquels sont autant de récits ou de nouvelles intégrés à l’ensemble. D’une façon générale le livre se présente comme une dérive au long d’un même thème et s’efforce d’éviter le piège du didactisme trop appuyé ou de l’exposé académique.