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Le cabinet ministériel, lieu de pouvoir politique important, inscrit dans une permanence historique, se retrouve au coeur des contradictions de l'hypermodernité. Les membres de cabinets, hommes politiques de l'ombre, subissent flexibilité, instabilité et conditions de travail extrêmes. Ils se sentent « mal-aimés ». Le goût du pouvoir leur permet d'en supporter le coût. L'altérité de la fonction et la conscience d'exercer un pouvoir sur les êtres et sur le cours des choses contrebalancent un rythme de travail effréné et un don de soi. Acteurs de la confrontation entre leur mission traditionnelle et l'hypermodernité, ils expriment leur désenchantement et, pour certains, leur déprime. Se voulant pragmatiques, ils se lancent dans l'urgence et l'hyperactivité au détriment de la pensée et de l'utopie. La fonction politique est confrontée aux valeurs de l'idéologie gestionnaire en oeuvre dans les entreprises, dans la société et au coeur de l'État. Objectifs, moyens et objet des politiques publiques se transforment. Les acteurs vivent douloureusement ce questionnement du sens de leur action. À la lumière de la sociologie clinique et de la littérature managériale, sens et existence de la politique sont interrogés à travers le vécu et le discours des acteurs. Prix de thèse 2009 du Sénat Prix Le Monde de la Recherche universitaire (12e édition)