Prix public : 48,00 €
L'ouvrage vise à offrir au lecteur une vision aussi compréhensive que possible d'une crise constitutionnelle majeure de la IIIe République, la crise du 16 mai 1877. Souvent citée comme décisive, et réputée être à l'origine de ce que Marcel Prélot a appelé la « constitution Grévy », les débats qui l'ont agitée restent cependant largement inconnus, faute d'avoir fait l'objet d'une publication en dehors du Journal Officiel. Aussi, le plus souvent, on ne retient de la crise qu'un petit nombre de formules (« le cléricalisme, voilà l'ennemi ! » ; « il faudra se soumettre ou se démettre »), qui ne permettent pas de comprendre ce que furent ses véritables enjeux pour les contemporains, acteurs de la crise. Le présent ouvrage vise avant tout à leur rendre la parole, tant à ceux de la gauche républicaine qu'à ceux de la droite conservatrice, tant il est vrai que l'histoire constitutionnelle est le plus souvent une histoire rédigée du point de vue des vainqueurs. On pourra ainsi mieux comprendre comment ce qui n'était, formellement, qu'une banale crise gouvernementale tranchée par la dissolution, cas de figure habituel dans les régimes parlementaires de l'époque, a pu se transformer en une crise majeure des institutions. Mais la démarche vise aussi à croiser les approches, et donner la parole à la recherche contemporaine. L'ouvrage reproduit ainsi les débats qui se sont tenus lors d'un séminaire pluridisciplinaire de droit politique. Une préface de Jean-Marie Denquin fait le point, de façon détaillée, sur le contexte historique de la crise et ses principales phases, avant que l'auteur livre sa propre analyse quant aux enjeux et à la portée du 16 mai. Une postface de Carlos-Miguel Pimentel vise à remettre en perspective la crise du 16 mai dans l'histoire constitutionnelle française, en montrant, sur le long terme, comment a pu se poser, de manière récurrente, la question de la responsabilité politique du chef de l'État devant le peuple.