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De la France libre au droit africain Le 8 novembre 1941, Félix Éboué, alors administrateur de l’AEF, établit un véritable programme politique pour l’Afrique équatoriale française. En amont de la conférence de Brazzaville, il énonce l’importance de conserver les coutumes, de les améliorer et non de les remplacer. « L’Afrique doit garder, en le perfectionnant, un droit africain », elle doit rendre à la population des chefs légitimes ; cantonner l’administrateur colonial à un rôle de contrôle plutôt que de direction ; responsabiliser les élites ; donner aux Africains des débouchés – y compris dans les fonctions d’encadrement. L’approche d’Éboué qui ne voit pas la coutume comme une source inférieure du droit, tant sur la forme que sur le fond, tire son origine du respect que lui inspire les cultures africaines. Contrairement à ce qui est communément enseigné, la politique africaine de la France libre n’a donc pas débuté avec l’étude des futures réformes du Comité français de libération nationale ou avec la conférence de Brazzaville. Mais elle reste intrinsèquement liée à l’esprit résistant des personnalités politiques, comme Félix Éboué, qui l’incarnèrent.