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Après avoir décrit l'Ibérie au livre III, la Celtique transalpine (la Gaule) au livre IV, l'Italie et la Silicie aux livres V et VI, et avant d'aborder la Grèce aux livres VIII, IX et X, Strabon décrit dans le livre VII le reste de l'Europe, c'est-à-dire la partie septentrionale, centrale et orientale de notre continent, comprise entre l'Océan qui baigne ses côtes au nord-ouest - pour nous la mer du Nord - et le littoral occidental et septentrional u Pont-Euxin jusqu'au Tanaïs, cette partie de l'oikouméné se prolongeait vers le nord par des terres encore inexplorées qu'on supposait baignées de ce côté-là aussi par l'Océan Strabon aborde là une des partie les plus difficiles de son projet. Il s'agit en effet d'un espace immense de structure complexe du point de vue de la géographie physique, plus complexe encore du point de vue de la géographie humaine En dehors des colonies grecques qui jalonnent les rivages de l'Adriatique et du Pont-Euxin, l'intérieur de ce vaste territoire est occupé par des peuples barbares entrés depuis une date relativement récente en rapport avec les Grecs ou les Romains et encore très mal connus De races diverses, opposés les uns aux autres en des conflits incessants, quelquefois nomades, ils sont organisés le plus souvent en tribus qui vivent sur des territoires aux frontières mouvantes. Les guerres, les migrations ont abouti à un brassage de populations d'une extrême complexité que le géographe ne peut prétendre démêler dans le détail mais dont il doit au moins tenter de dégager les grandes lignes L'éloignement de la mer, d'autre part, interdit dans la majorité des cas de recourir au procédé de localisation par référence aux côtes, habituel dans la géographie antique. Il fallait trouver un procédé de repérage différent. Le cours du Danube, reconnu désormais en gros de sa source à son embouchure, va fournir un moyen de remplacement pour organiser l'étude de cette région vaste, diverse, et encore très superficiellement explorée.