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Le Traité de l'astrolabe de Jean Philopon est le plus ancien texte concernant l'astrolabe qui soit parvenu jusqu'à nous. C'est un traité d'usage de bonne facture, très didactique, qui aborde divers usages de l'instrument bien au-delà de la simple détermination de l'heure, de jour ou de nuit, puisque l'auteur termine par la détermination de la longitude écliptique des astres errants. L'étude de l'ouvrage permet de constater que l'on dispose à Alexandrie, à cette époque, d'astrolabes de bonne qualité, ancêtres directs de ceux qui feront florès ultérieurement dans les mondes arabo-persan puis occidental. Mais ce n'est cependant, en aucune façon, un traité de construction. Bien que le traité soit vraisemblablement parvenu très tôt à Byzance, où il a dû faire l'objet de quelques copies, il semble bien qu'il a été redécouvert vers la fin du XIIIe siècle. Nous n'avons pas de manuscrit antérieur à cette période, mais les copies sont très nombreuses au-delà, non seulement à Byzance, mais aussi dans le monde occidental. Nous avons basé notre édition critique sur plus de quarante manuscrits, en privilégiant les plus anciens. Nous avons pu mettre en évidence qu'il y a eu autour de ce traité, au XIVe siècle, à Byzance, une activité très brouillonne: d'un côté des copies multiples de textes fortement dégradés et donc peu exploitables, et de l'autre deux tentatives de reconstituer un texte de qualité, tentatives dont l'une, plutôt aboutie, peut être réellement qualifiée de recension. Cette dernière a été disponible aux alentours de 1360. Nous complétons notre édition critique par un rappel de l'astronomie ptolémaïque, qui est le fondement sur lequel repose la conception même de l'astrolabe, et par une description de l'instrument.