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Il n'y a pas de Bible dans le monde grec. La mythologie grecque n'est pas un ensemble de textes sacrés auxquels on n'a pas le droit de toucher. De l'époque mycénienne à l'époque classique, et même au delà, les Grecs n'ont cessé de multiplier versions et variantes. Il y eut une époque où les mythes étaient en relation avec un rituel. Mais avec le temps un écart s'est creusé entre le rituel figé pratiqué dans les temples et le foisonnement joyeux qui constitue ce qu'on appelle la mythologie. Peu à peu le mythe s'est éloigné de la religion, gagnant sa liberté. Il devient souple, malléable... et de moins en moins sacré, comme en témoignent les manipulations généalogiques concernant Œdipe, Médée, Prométhée. Manipulations que l'on retrouve tout au long de l'œuvre de Platon qui fut un contempteur des mythes, mais aussi un créateur de mythes, et qui accorde à ceux-ci une place importante dans son argumentation. De même les mythes de certains héros comme Oreste, Jason ou Thésée peuvent être au service d'une propagande politique. La quatrième partie de l'ouvrage dans son chapitre I met l'accent sur l'impossibilité pour les héros d'échapper à l'oracle dévoilé par les prêtres d'Apollon tandis que le dernier chapitre esquisse une typologie de la transgression, fondatrice, cosmique ou sacrilège. Alain Moreau a déjà publié aux Belles Lettres Le mythe de Jason et Médée. Le va-nu-pied et la sorcière.