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Quel point commun peut-il y avoir entre la déesse Aphrodite et la conservation des jambons, un parfum à la rose et l'alimentation du bétail, la momification d'un corps et une pâte gingivale? Le sel, dont Pline l'Ancien assurait déjà qu'« il est indispensable à la vie ». Sa grande utilité a toujours donné à penser qu'il est un don des dieux. Chez les Anciens, le sel apparaît surtout comme un puissant médiateur. Cette appréciation tient à son caractère divin. Les meilleures illustrations en ont été données par Homère quand il campe Achille et Patrocle saupoudrant leurs brochettes, ou par Hésiode, selon qui Aphrodite est née du sel résultant de la cristallisation du sperme d'Ouranos. Substance minérale qui a le pouvoir de se dissoudre dans l'eau et de reparaître sous la forme de cristaux (évaporation), le sel entre dans divers rituels ou pratiques qu'il sacralise. Le sel de l'Alliance et l'accompagnement des oblations chez les Hébreux, le sel de la table pour les serments et les libations chez les Grecs, la confection de la mola salsa et le sacrifice aux lares chez les Romains illustrent ce rôle de médiateur. En outre, il contribue à sceller l'amitié ainsi qu'en témoigne un proverbe que citent Aristote et Cicéron et qui fera dire plus tard à un écrivain français: « Pour se dire amis, il faut avoir mangé un minot de sel. » Il humanise la société. Par son approche transversale, le présent volume offre une vision d'ensemble du sel dans l'Antiquité qui s'impose comme un symbole de vie dans chacune des cultures ayant contribué à former l'Empire romain, et la diversité de son usage donne à ces pages une particulière saveur. Bernard Moinier. Après une carrière de 25 ans dans l'organisation professionnelle salinière en Europe et en France, il poursuit ses recherches sur le sel. Olivier Weller. Archéologue au CNRS spécialisé dans la production du sel dans les sociétés anciennes, il a publié et dirigé divers ouvrages sur l'archéologie du sel et les techniques traditionnelles.