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Le rituel de mort apparaît aujourd'hui comme un élément fondamental de l'identité. Certaines prescriptions continuent à être appliquées à la lettre chez des juifs pourtant éloignés des pratiques religieuses: recours à la Hevrah Qaddisha (confrérie sainte) pour la purification du défunt; récitation du Qaddish sur la tombe; simplicité de l'inhumation; respect des interdits alimentaires et vestimentaires pendant la semaine (shivah) et les trente jours de deuil (shloshim). Les pratiques commémoratives, au même titre que le deuil, sont toujours prises en charge collectivement. Pourquoi de telles spécificités en dépit de l'acculturation des juifs et de la laïcisation de la mort? A travers des archives inédites et des enquêtes de terrain, l'auteur retrace l'histoire de ces rites codifiés sous Napoléon et influencés par les grandes lois laïques de la fin du XIXe siècle. Il analyse leurs mutations face aux bouleversements politiques, religieux et démographiques des XIXe - XXe siècles. Il confronte le point de vue religieux des institutions juives aux préoccupations hygiénistes et urbanistiques des pouvoirs publics. La persistance de pratiques spécifiques pose la question du réinvestissement symbolique dans une société où s'impose de plus en plus un rituel républicain et laïc.