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Deuxième partie du Monde des sphères, la Fin du cosmos classique a pour objet la mort des sphères célestes, dont la naissance et la vie ont été étudiées dans le premier tome. Les orbes porteurs des planètes ont été les premiers à disparaître de la machinerie du ciel, lorsque leur existence s'est trouvée contredite par une série de phénomènes célestes spectaculaires. L'étude du débat passionné qui mit aux prises les meilleurs astronomes, dans le dernier quart du XVIe siècle, est l'occasion d'un réexamen du rôle central que l'historiographie a prêté jusqu'ici à Tycho Brahe. La sphère des fixes, elle, a résisté plus longtemps. Bien que théoriquement sans nécessité dans les systèmes prônant la mobilité de la terre, certains auteurs l'ont conservée parce qu'elle leur permettait de penser encore le monde comme totalité une et ordonnée. En ce sens, Copernic et Kepler sont restés fidèles à la figure idéale du cosmos héritée des Grecs. En revanche, Bruno, Gilbert, Galilée et Descartes, pour d'autres raisons philosophiques ou théologiques, n'ont pas hésité à faire éclater l'enveloppe protectrice du monde, et à affronter en pensée un univers immense, sans forme ni limite, expression nécessaire, ou seulement probable, de la puissance infinie de Dieu. Michel-Pierre Lerner est directeur de recherches au CNRS. Il a également publié, aux éditions Les Belles Lettres (collection « Science et Humanisme »), Tommaso Campanella, Apologia pro Galileo / Apologie de Galilée (2001).