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Qui se rend aujourd'hui chez un dieu grec ne découvre que des pierres en son sanctuaire. Si conforme qu'il soit à son passé antique, il lui manque et lui manquera toujours son environnement végétal, le paysage qui fut son écrin. C'est à ce sanctuaire, appréhendé dans sa totalité paysagère originelle, avec prairies, bois sacrés, jardins, qu'est consacré ce livre. Dans la pensée religieuse grecque, l'idéel habite le matériel, le sacré gît des objets. Pierre Brulé démêle minutieusement les témoignages pour saisir comment la seule sensation d'un paysage suffit au spectateur pour identifier son caractère sacré, comment la perception des reliefs, phytosociologies, "appelle" une présence divine. Les cités qui les accueillent se soucient des sanctuaires: il faut garantir leur intégrité. D'où une écologie d'avant-hier, une protection du paysage. On vote des interdictions: pénétrer, couper du bois, faire pacager, cultiver la faim de terres, de bois, de fourrage des paysans alentour explique qu'elles soient si nombreuses. Retraité, Pierre Brulé a enseigné l'histoire grecque à l'université Rennes 2. La variété de ses approches dans son recueil, La Grèce d'à côté (2007), dit celle de ses intérêts: société, mythes et religion. Quelques livres-jalons: La fille d'Athènes (1987), Périclès (1994), Les Grecs et leur monde (1998), Les femmes grecques à l'époque classique (2001).